2 septembre 1999 : LAUZERTE vers MOISSAC
24.5 kms
Texte d'Elisabeth
Après une ballade vespérale dans le Lauzerte nocturne et une bonne nuit nous nous levons à 6h45. Départ à 7h15.
Nous redescendons raide du village, prenons du pain à la boulangerie et en route. Nos sacs paraissent peser 2 tonnes ( au moins ! !.) car la veille nous avions trié les affaires qui nous servaient moyennement ou pas du tout et un gros sac en plastique chacune était apparu.
Ce sac rempli d'inutile, il faut quand même se le coltiner aujourd'hui, et son poids psychologique est supérieur au poids réel ( Loi mathématique érigée en 99 par Elisabeth)
Bref nous arrivons en bas du bourg, traversons la petite rivière du Lendou puis attaquons raide un sentier boisé sur le coteau en face de Lauzerte, bientôt le bourg se trouve à hauteur de vue, il est très beau dans cette lumière matinale.
Notre chemin nous conduit ensuite devant un superbe pigeonnier à Chartron,
au même moment nous entendons les cloches d'une chapelle, il s'agit probablement d'Antoine qui nous devance et est arrivé à St Sernin.
Arrivées devant la chapelle St Sernin ( en réfection) nous sonnons, nous aussi, les cloches et admirons ce splendide lieu, serein dans la clarté nette du petit matin.
Nous remontons sur la crête puis longeons une route goudronnée avec de part et d'autre des cultures ( melons et une espèce de graminée à tête rousse inconnue au bataillon ).
Montées, descentes se succèdent nous convainquant encore plus d'alléger nos sacs le plus rapidement possible. Nous restons à l'affût d'une poste voire d'un postier.
De fil en aiguille nous arrivons à DURFORT LA CAPELETTE où il n'y a strictement rien à voir hormis son magnifique et tant convoité bureau de poste que nous nous dépêchons d'envahir ( c'est le mot car il est tout petit !). Heureusement il n'y a que nous et la sympathique postière. Nous bourrons nos affaires inutiles dans une belle boite jaune des PTT ( 2 kg chacune ) et expédions tout cela sans l'ombre d'un regret. Françoise dans son empressement arrache même un morceau du guichet !. La postière nous fait la conversation, puis nous appelons le Presbytère de MOISSAC pour réserver nos chambres de ce soir.
C'est tout bon et nous allons nous rafraîchir au petit relais St Jacques à côté de la poste. Nous y faisons remplir nos gourdes et voyons arriver. la postière souriante et armée du bâton de Françoise qu'elle a oublié à la poste ( nous apprendrons plus tard qu'elle a également oublié sa carte de téléphone dans l'appareil) quand on n'a pas de tête !. Heureusement nous avons de bonnes jambes et reprenons donc la route, légères et joyeuses.
Nous arrivons à la petite église de St Martin puis longeons une route goudronnée assez longtemps ( heureusement elle est ombragée car le soleil cogne déjà ). Nous dînons d'un pâté de « palmipèdes gras » ( expression de la région) juste avant de remonter sur les crêtes. Après la propriété de Carbonnières le chemin devient une petite route goudronnée heureusement peu fréquentée mais en plein soleil (de plomb car il est 13h30), cette route est longue et pénible sans eau, sans ombre ( nous ne quitterons plus le goudron jusqu'à MOISSAC ( encore 8 à 9 kms à peu près). Un arroseur automatique nous laisse l'espoir d'une mini douche mais il n'arrose pas la route et repart arroser bêtement ses cultures.
Montées, descentes, routes rectilignes jusqu'aux abords de MOISSAC. Nous redescendons sur la grande route. Horreur ! Des voitures et camions puants nous frôlent, nous suivons une voie ferrée, le soleil est bien plus lourd que le plomb ( mercure ?), heureusement, nous avions mis nos sarongs en boule sur la tête et nos lunettes de soleil pour nous protéger, mais l'eau nous manque.
Enfin nous arrivons sur le boulevard Camille Delthil, lieu du presbytère, malheureusement nous le prenons dans le mauvais sens, et il faut revenir sur nos pas brûlants.
Nous rencontrons les 2 belges qui nous indiquent le chemin ( ils sont arrivés une heure avant nous).
Un prêtre souriant nous accueille et nous installe dans une petite chambre proprette à 2 lits. La cuisine, la salle de bain, tout nous paraît paradisiaque et en plus, il y a une boite à disposition et on met ce qu'on veut pour le gîte, l'accueil des pèlerins existe donc encore, ça nous fait chaud au cour.
Une bonne douche - massage et c'est reparti pour une visite de Moissac.
Françoise a mis aux pieds mes chaussures de marche ce qui lui donne un look d'enfer très Hip Hop avec sa tenue de ville.
Explication : elle avait classé ses baskets dans la série des choses inutiles et elles sont donc reparties à Vernaison par la poste ce matin.
Bref : il faut racheter des petites chaussures légères pour le soir.
Ce qui est chose faite rapidement, Moissac étant une ville très commerçante.
Nous allons alors visiter l'abbaye.
L'entrée au cloître nous décourage avec ses 60F d'accès pour 2 ( nous le regretterons par la suite !). Nous faisons les courses pour le soir et repartons au presbytère manger tout ça ( purée, steak, salade, yaourt, gâteau à la crème).
Nous dînons tous ensemble avec les Belges et Antoine puis nous nous disons « au revoir » car Antoine arrête le chemin ici, et le Belges restent à Moissac le lendemain.
Adieux émouvants. Une page se tourne.
PS : une médaille de la vierge est apparue dans le cahier. Que faut-il en penser ? Les dieux veilleraient-ils encore sur nous, pôôvres pécheresses. Nous l'épinglons au dos du cahier comme souvenir.