1er septembre 1999 : MONTCUQ vers LAUZERTE
15 kms
Texte de Françoise
Nous avons effectivement bien dormi. Lever à 8h00. Petit déjeuner puis visite du village, de la tour qui domine les ruelles médiévales et les toits. MONTCUQ signifie en latin « Montem Cuci » le mont du coucou. Plus poétique que ce que l'on aurait supposé !...
Nous rencontrons le propriétaire du studio. Au premier abord il ne nous reconnaît pas ! C'est dire la tête que nous devions avoir, hier après nos 34 kms. Gentiment il nous dit : « c'est parce que vous n'avez pas le même look ! ».
Nous visitons l'église et à la sortie nous rencontrons notre couple de belges pressés sans doute d'aller à l'office bien qu'ils soient déjà allés aux Laudes du matin chez les sours où ils logeaient. Ils sont très pratiquants, ainsi, la veille, en chemin, ils ont fait une prière avec Antoine le séminariste et Kris. Nous nous sommes arrêtées alors qu'ils lisaient l'évangile selon St Jean. Bon, toujours rien de bien réjouissant dans cette religion catholique puisque encore une fois il fallait expier pour nos péchés. Dommage ! Un psaume à la joie m'aurait mieux convenu !
Revenons à notre étape d'aujourd'hui. A 9h45 nous voilà reparties. A la sortie du village nous croisons Antoine, faisons 500m avec lui mais il faut remonter sur le plateau et nous n'avons pas la même cadence.
Nous quittons alors le Quercy blanc et rentrons dans une région bien plus agricole. Des champs de tournesol à perte de vue et nous commençons à voir quelques vignes. Des paysans ramassent des prunes pour les pruneaux ( Agen n'est pas loin). Nous nous arrêtons car la cueillette est particulière. A l'aide d'un tracteur où une grosse pince est accrochée, ils agrippent le prunier, un énorme parapluie à l'envers se déploie alors autour de l'arbre qui est alors secoué par le tracteur et voilà les prunes ramassées en quelques 30 secondes, à peine le temps de sortir l'appareil pour une photo qui sera peut-être ratée. Le progrès quoi !
Plus loin des gens ramassent des tomates dans d'immenses champs.
Puis nous passons sous la butte de Montlauzun et quittons le Lot pour le Tarn et Garonne. Beaucoup de montées et descentes, de remontées et de redescentes sur cette étape. Au coin d'une petite forêt un panneau nous indique « chasse gardée ». Un grillage longe le chemin. Tout à coup, un sanglier s'approche gentiment de nous ( derrière le grillage bien sûr !) . Nous voilà pleines de compassion pour cet animal qui nous paraît si gentil et si triste, oubliant que dans d'autres circonstances il aurait pu nous charger ! Nous descendons alors un petit chemin accompagné d'un chien de chasse qui nous suivra jusqu'aux abords de Lauzerte. Il va devant nous et s'il ne nous voit pas arriver revient sur ses pas. Il fait une chaleur torride, il est 13h30. Nous apercevons un champ de melons ( les fameux melons du Quercy). Au détour d'un chemin nous distinguons au loin un village perché en haut d'une colline. J'interroge Eli « Penses-tu qu'il s'agit de Lauzerte » « Oui, c'est bien notre but final et ce final s'annonce très dur. Nous donnons à boire au chien qui lape l'eau de la gourde d'Eli que je verse dans ses mains. Il avait très soif ! Espérons qu'Eli n'aura plus soif, car c'est la dernière goutte ! Et nous voilà au bas de la côte, accompagnées des belges qui nous ont rejointes.
Lauzerte est une bastide qui, depuis le XIIe siècle surveille la route Cahors - Moissac.
On y voit dans la vieille ville des maisons du XIIIe à façades de bois, d'autres Renaissance.
La place est magnifique et très accueillante avec ses petits bars à arcades et sa place sans voitures. Nous allons au gîte qui est très agréable et spacieux. Nous nous installons dans un dortoir, allons vite prendre notre douche. Un moment de repos et nous ressortons. Pour faire les courses il faut descendre, c'est dur car il fait très chaud, je passe par le jardin des pèlerins tandis qu'Eli va tout droit et nous nous retrouvons en bas de la côte. Nous nous arrêtons sur la place en revenant des courses et attablées devant un coca ( pour Eli), un Perrier menthe pour moi, nous dessinons. Kris est attablé aussi derrière nous et dessine également. Nous rentrons au gîte où se sont installés les Belges, Antoine, un couple de Suisses et Kris encore au bar. Nous faisons cuire nos pommes de terre et je vais manger moi aussi ( Eli avait déjà attaqué pendant que j'écrivais ) car nous avons très peu déjeuné à midi.