4 septembre 1999 : SAINT-ANTOINE vers LECTOURE

23 kms donc !

Texte d’Elisabeth

Moustiques nocturnes chiants que ma citronnelle a bien fait rigoler et lever à 7h30.

P’tit Déj concocté par notre hôtesse avec confitures maison et en route à 8h15.

Il fait beau et frais. Nous cheminons par monts et par vaulx ( ce qui en langage courant signifie montées raides et descentes raides) entre des champs cultivés ( sorgho, tournesol, melons…). Cette région est TRES vallonnée et belle dans la fraîcheur de ce petit matin. Il y a plein de petits étangs servant sans doute à arroser toutes ces cultures.

Nous arrivons à Flamarens par une montée assez raide au sommet de laquelle un monsieur nous salue et nous propose des tomates-cerises que nous dévorons de suite. Ce monsieur est très bavard, il parle durant ½ heure entre autres : de l’histoire de France depuis Napoléon jusqu’à l’édification de la Nation allemande, de son histoire personnelle de ruine suite à arnaque, du comportement des allemands et des personnes qu’il a rencontrées quand il était à Paris. Juste avant qu’il n’embraie sur ses problèmes de santé, nous parvenons à esquiver et reprenons donc nos monts et nos vaulx pour arriver jusqu’à Miradoux qui détient la plus ancienne bastide gersoise (1253). Ce petit village est l’occasion de faire les courses, retirer de l’argent, réserver le gîte de Lectoure et en route « again » puisque petit café fermé.

En cheminant entre des cultures, nous passons près du château en ruine de Gachepouy ( 1585 ). Le chemin tourne autour. Nous arrivons bientôt à Castel Arrouy ( c.a.d Château rouge ) et son église Ste Blandine. Nous sommes accueillies par …le MAIRE du village ! ! qui met à disposition des pèlerins un lieu d’accueil avec un guide pour la visite de l’église.

Nous mangeons donc ici, bavardons un peu avec 3 dauphinoises qui font le chemin depuis MOISSAC avec transport de leur sac par taxi entre les étapes, ce qui est étrange c’est qu’elles ont toutes un sac paraissant aussi lourd que le nôtre (en plus des bagages en taxi). Nous bavardons également avec la guide et sa fille de 11 ans déjà pipelette, buvons un café / jus d’orange et voyons arriver un vieux monsieur qui vient prendre son café.

Une petite mémé toute flétrie et maigrelette arrive à son tour me demandant pourquoi je paie mes consommations ( pour elle c’est gratuit !). Son arrivée fait fuir le vieux monsieur et la petite vieille m’explique qu’elle ne l’aime pas et que c’est réciproque ( ce qui est désolant dans un si petit village précise –t-elle, lucidement), elle est rigolote et très pince sans rire, elle s’appelle Paulette et commence à entonner la chanson «  Pauletteuh .. Pauletteuh.. Tu me tiens grâce à tes paupietteuh. » ( air connu)

On rigole, on prend gratuitement de l’eau de source mise à notre disposition à l’accueil, on voit arriver Kris qui va dessiner et on repart bien reposées

Nous attaquons une assez longue route goudronnée sous la chape du soleil, ce qui reste toujours éprouvant. Puis le chemin devient herbeux, entre des champs et le long de ruisseaux. Nous arrivons enfin sur la route goudronnée qui mène à Lectoure, croisons un allemand qui s’y rend aussi.

L’arrivée est bien sûr difficile ( j’allais dire comme d’habitude !). La pente très raide et très chaude mène à la cathédrale Saint-Gervais, imposant édifice étonnant, encore une fois, pour un si petit bourg.

Il faut dire que Lectoure fut capitale de la Lomagne puis ville aux 2 châteaux et aux 2 seigneurs, l’évêque et le comte d’Armagnac jusqu’au siège de 1473 par le cardinal d’Albi. La cathédrale occupe l’emplacement d’un temple gallo-romain ( découverte sous le chœur d’un autel taurobolique : sacrifice de taureaux). Nous allons à l’office du tourisme pour le gîte, la porte en est codée : le N° est C 24680 ( pour les suivants…). Ce gîte est immense, nous nous installons dans une chambre à 2 lits. Les 3 dauphinoises, Kris et l’Allemand nous rejoignent au gîte.

Douche, perçage et curage d’ampoules, pansements et nous ressortons pour les courses du soir. Espérons que cette nuit le produit SPECIAL MOUSTIQUES que j’ai acheté à la pharmacie de MIRADOUX va faire un massacre sur les moustiques.